"De la matière organique aux biogaz et digestat La méthanisation utilise un processus biologique naturel. En l’absence d’oxygène et sous l’effet de la chaleur (38 °C), des bactéries transforment une partie de la matière organique en biogaz, principalement constitué de méthane,et en un résidu, appelé le digestat. Surtout des ressources agricoles Aujourd’hui, les ressources agricoles constituent l’essentiel des matières méthanisées. En moyenne en France, la moitié des matières sont issues des animaux (déjections des animaux d’élevage...) et l’autre moitié des végétaux (CIVE et résidus de cultures). Les biodéchets, les boues d’épuration et les sous-produits des industries agro-alimentaires participent aussi, mais pour une plus faible part, au gisement national méthanisable. En France, la filière est principalement basée sur la récupération et la valorisation de matières organiques et non sur des cultures principales dédiées à la méthanisation qui prendraient la place de cultures alimentaires. La réglementation stipule que les méthaniseurs ne peuvent pas dépasser 15 % de leur approvisionnement avec des cultures principales. En pratique, cette part ne serait que de 3 % à l’échelle de la France (source: ADEME 2020). Demain, des biodéchets à mobiliser D’ici 2023, tous les citoyens, collectivités etentreprises seront concernés par la généralisation du tri à la source des biodéchets. Pour les traiter, la méthanisation est une des solutions, à condition qu’il n’y ait pas de mélange avec des déchets non organiques (plastiques par exemple), non biodégradés dans le méthaniseur et qui se retrouveraient épandus dans le sol avec le digestat. Pour cela, une collecte rigoureuse est indispensable." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions disponible ici.

Vous pourrez trouver ici une explication visuelle des différentes parties d'une usine de méthanisation. Ce visuel a été créé par une entreprise de construction de méthaniseur, ENVITEC.

"Le biogaz participe à notre bouquet énergétique La part des énergies renouvelables devra doubler d'ici 2030 pour représenter 32 % de la consommation d’énergie en France. Nous disposons de nombreuses énergies renouvelables sur notre territoire qui se complètent pour diversifier la production énergétique et réduire notre dépendance aux énergies fossiles. La France détient notamment le 1er gisement éolien, le 3e gisement solaire et la 4e surface forestière d'Europe. De son côté, le biogaz prend une place grandissante dans le mix énergétique avec un double avantage : la méthanisation permet d’en produire toute l’année et il peut être valorisé dans les réseaux de gaz. Un levier contre le changement climatique La méthanisation contribue doublement à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. D’abord parce que le biogaz peut être utilisé en remplacement de ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon) pour chauffer des bâtiments, faire rouler des véhicules, produire de l’électricité. Ensuite parce que le procédé permet de capter et valoriser le méthane, puissant gaz à effet de serre, naturellement produit lors de la décomposition de la matière organique, en particulier les effluents d’élevage. Des déchets mieux gérés et à moindre coût Les méthaniseurs permettent de valoriser une grande diversité de déchets organiques, y compris les déchets graisseux ou très humides qui ne peuvent pas être compostés. Ce sont autant de déchets en moins à incinérer et à mettre en décharge. La facture s’en ressent : le coût du traitement des déchets par méthanisation est de l’ordre de 50 € la tonne, contre une centaine d’euros pour l’incinération ou l'enfouissement. Des emploirs présevés, d'autres créés Construire des unités de méthanisation, organiser le transport et la logistique, assurer la maintenance nécessitent de la main d’œuvre. Sur le territoire français, des milliers d’emplois devraient être créés dans les années à venir, avec l’installation de centaines de sites. La méthanisation permet également de pérenniser les emplois agricoles existants. Des intérêts multiples pour les agriculteurs Les agriculteurs disposant d’une unité de méthanisation sur leur exploitation peuvent utiliser le biogaz pour produire de la chaleur et l’utiliser directement dans leur ferme. Ils diminuent ainsi leurs factures d’énergie. Les agriculteurs peuvent également vendre la totalité ou le surplus du biogaz produit. Dans un avenir proche, il pourra être valorisé en biogaz carburant (BioGNV), ce qui diversifiera les débouchés. En utilisant le digestat pour fertiliser leurs cultures, ils réduisent les dépenses liées à l'achat d'engrais industriels." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions"disponible ici.

"D’éventuelles odeurs avant méthanisation Les seules odeurs pouvant être émises le sont lors du transport, du stockage, du déchargement et du chargement des déchetsorganiques avant méthanisation. Lors de la méthanisation en tant que telle, la décomposition des déchets est réalisée en absence d’oxygène, sans contact avec l’air ambiant et donc sans odeur. Au terme du process, les acides gras volatils responsables des odeurs sont détruits : le digestat produit est pratiquement inodore, même une fois épandu dans les champs. D’ailleurs, de nombreux agriculteurs recourent à la méthanisation pour réduire les odeurs d’épandage agricole des fumiers et des lisiers. Des mesures pour les réduire au maximum Dans le cas d’une méthanisation territoriale traitant par exemple des biodéchets, ou d’un grand collectif agricole, des mesures spécifiques de gestion des odeurs peuvent être mises en place : - le transport se fait dans des bennes étanches ; - les allers-retours des camions sont optimisés ; - les camions sont lavés ou rincés fréquemment ; - les déchets odorants sont gérés en flux tendus pour éviter un stockage sur site ; - les chargements et déchargements ont lieu dans un hangar soumis à une ventilation forcée et l’air vicié est aspiré et traité dans une unité de désodorisation. De plus, l’exploitant met en place un dispositif de surveillance sur le site et dans le voisinage, comme par exemple un « jury de nez » mobilisant des riverains, afin de réagir rapidement en cas de gêne constatée." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions"disponible ici.

"Les émissions sonores sont minimes Lorsque l’installation de méthanisation est équipée d’une unité de cogénération pour produire à la fois de l’électricité et de la chaleur, un moteur tourne en continu. Ce moteur est placé dans un caisson insonorisé qui permet de réduire le bruit à moins de 51 dB (soit le niveau sonore d’une machine à laver) dans un rayon de 50 mètres. Le traitement du biogaz pour injecter du biométhane dans les réseaux n’émet pas de bruit en particulier. Le matériel de manutention et les engins de chantier utilisés à l’intérieur de l’installation sont également conformes aux limites réglementaires en matière d’émissions sonores, soit moins de 70 dB en journée. Ils sont utilisés pendant les horaires de travail habituels, de 8h à 18h en semaine." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions" disponible ici.

"Des risques d’incendie ou d’explosion liés au biogaz très limités La production de biogaz est encadrée par une réglementation stricte et nécessite des précautions. Les niveaux de danger et de risques potentiels d’incendie et d’explosion liés au biogaz sont du même ordre, voire moins élevés, que ceux liés au stockage du gaz naturel et du pétrole. Potentiellement explosif, le biogaz nécessite des précautions mais peu d’accidents relatifs à son stockage sont survenus en France et ils ont peu de conséquences pour les populations riveraines et pour l’environnement. L’accidentologie concerne surtout les stations d’épuration urbaines et peu les installations agricoles. Les risques concernent surtout le personnel qui travaille sur les sites. Les sites sont dotés de détecteurs de gaz, d’extincteurs, d’une voie d’accès pour les pompiers. Ils sont également équipés d’un dispositif de destruction du biogaz (une torchère par exemple) Des risques de fuites sous surveillance Lors de la mise en service et de l’exploitation des sites de méthanisation, des diagnostics de fuites de gaz doivent être réalisés pour vérifier qu’il n’y a pas de fuite de méthane. Les suivis actuels d’installations ne relèvent pas de fuites significatives. Une perte existe lors de l’étape de purification du biométhane :1 à 2 % du gaz peut alors être perdu, sans pour autant que cela représente un risque.Par ailleurs, des améliorations sont en cours pour optimiser le processus. Des risques liés au digestat sous contrôle Le digestat vient souvent se substituer aux engrais de synthèse compte tenu de sa teneur en potasse, en phosphore et en azote ammoniacal. Ce dernier, très efficace sur le plan nutritif, est aussi particulièrement volatile. Les risques de rejet d’ammoniac dans l’air ou dans l’eau sont toutefois maîtrisés grâce à des règles strictes : - les fosses de stockage de digestat sont couvertes, avec récupération du biogaz résiduel encore produit ; - la qualité agronomique du digestat est contrôlée avant l’épandage. À cela s’ajoutent les règles applicables à tout épandage de matières organiques : - le respect de distances d’isolement par rapport aux cours d’eau et aux habitations ; - des délais minimum avant le retour du bétail sur les prairies épandues ; - des techniques limitant les émissions d’ammoniac, par exemple avec des matériels à rampe munis de pendillards ou de disques pour un enfouissement direct dans le sol; - le respect des conditions météorologiques favorables (absence de vent…). Concernant l’impact sur les sols, les résultats actuels montrent que l’apport de fertilisants organiques par épandage de digestat ou de lisier favorise une augmentation de l’activité biologique des sols. Si un effet négatif peut intervenir sur les vers au moment de l’épandage, les effets à long terme sur les populations de vers sont positifs, sans différences entre un digestat ou un lisier, grâce à l’enrichissement du sol en matière organique. Des recherches en cours et des essais agronomiques régionaux permettent d’améliorer la connaissance du phénomène et d’améliorer encore les pratiques." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions"disponible ici.

"Des installations conçues pour être les moins visibles possible Pour créer une harmonie visuelle et gêner le moins possible les riverains, une réflexion est menée dès le choix du site d’implantation de l’unité de méthanisation. Parmi les solutions adoptées : des teintes de matériaux adaptées aux milieux environnants, l’enfouissement partiel des cuves de stockage ou des digesteurs, l’implantation de haies autour du site… Les porteurs de projet sont également fortement incités à recourir à un architecte expert en intégration paysagère." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions" disponible ici.

Une étude a été réalisée sur l'impact d'une installation de méthanisation agricole sur les prix des transactions immobilières en novembre 2020 par Artelia, Quelia et SEGAT immobilier. En voici un extrait de la conclusion générale : "Sur la base des données collectées dans le cadre de l’étude du marché sur les communes et secteurs géographiques autour des quatre unités étudiées, nous n’avons pas décelé d’impact négatif lié à l’installation d’une station de méthanisation agricole sur le prix des transactions immobilières pour les 4 communes de Seine-et-Marne concernées." L'étude complète est disponible ici.

Au 1er janvier 2219, + de 1000 unités de méthanisation existaient en France, selon le document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions disponible ici.

"Le biogaz : une énergie verte aux débouchés multiples Principalement composé de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2), ce mélange gazeux prend de multiples formes selon les usages auxquels on le destine. Biométhane injecté dans le réseau de distribution du gaz une fois purifié. Combustible de moteur à cogénération pour fabriquer de l’électricité et de la chaleur en même temps. La chaleur peut être valorisée directement par les agriculteurs pour sécher le foin, du bois bûches ou déchiqueté, chauffer une serre, ou par les collectivités pour chauffer des bâtiments publics. Combustible de chaudière pour produire de la chaleur. Carburant pour les véhicules : on parle alors de bio Gaz Naturel Véhicule (ou « bioGNV ») qui alimente notamment des flottes de bus.Ces bus ne rejettent presque aucune particule fine et les émissions de CO2 produit par des énergies fossiles sont réduites de 80 %. Le digestat : nourrir les cultures Le digestat est utilisé comme fertilisant, pour apporter les nutriments nécessaires à la croissance des cultures agricoles, ou comme amendement, pour préserver la fertilité organique des sols. En plus de réduire le recours aux engrais de synthèse, c’est un engrais facilement assimilable par les plantes." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions disponible ici.

"Le trafic est optimisé et limité au maximum Pour apprécier l’impact il est important de regarder les situations « avant » et « après ». Pour une unité de méthanisation à la ferme, le trafic n’augmente que d’un camion par jour durant les horaires de travail, par rapport au trafic présent auparavant. Une grande installation de méthanisation (unité industrielle) nécessite, elle, le passage de 10 camions par jour travaillé. Le transport est généralement optimisé pour réduire les distances, limiter les désagréments pour les riverains et réduire la consommation de carburant." Extrait du document de l'ADEME La méthanisation en 10 questions disponible ici.

Nous vous conseillons plusieurs sites si vous cherchez à approfondir le sujet de la méthanisation : Un site collaboratif : https://www.infometha.org/ Le site de l'Institut National de Recherche Agronomique (INRAE) qui publie régulièrement des recherches sur le sujet : https://www.inrae.fr/ La position de France Nature Environnement (FNE) sur le sujet : https://fne.asso.fr/dossiers/m%C3%A9thanisation%C2%A0-d%C3%A9finition-atouts-et-enjeux Un site d'information mis en place par plusieurs acteurs du secteur (INRAE, FNE, AMORCE, GRDF, Solagro, etc.) https://www.methafrance.fr/

AB: Agriculture Biologique ACV : Analyse du Cycle de Vie AGEC : Anti-Gaspillage et Économie Circulaire AMM : Autorisation de Mise sur le Marché AV : Apport Volontaire BOM : Bennes d’Ordures Ménagères CAPEX : Investissements CEE : Certificat d’Économie d’Energie CH4 : Méthane CIVE : Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique CO2 : Dioxyde de carbone DCT : Déchets de Cuisine et de Table DMA : Déchets Ménagers et Assimilés DSP : Délégation de Service Public DV : Déchets Verts EARL : Exploitation Agricole à Responsabilité Limité ELD : Entreprise Locale de Distribution EnR : Énergie Renouvelable ETM : Éléments Traces Métalliques GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun GES : Gaz à Effet de Serre GMS : Grandes et Moyennes Surfaces GNC : Gaz Naturel Carburant GNL : Gaz Naturel Liquéfié GNV : Gaz Naturel pour Véhicule GO : Garantie d’Origine GWh : GigaWattheure HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques IAA : Industries Agro-Alimentaires ICPE : Installations Classées Pour l’Environnement ISDND : Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux K : Potassium LTECV : Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte MFSC : Matière Fertilisante et Support de Culture MS : Matière Sèche MWh : MegWattheure N : Azote NF : Norme Française NH4 : Ammonium NM3/h : Normo mètre cube par heure OMR : Ordures Ménagères Résiduelles OPEX : Charges d’exploitation P : Phosphore PAP : Porte à Porte PAV : Point d’Apport Volontaire PCB : Polychlorobiphényle PPE : Programme Pluriannuel de l’Énergie REP : Responsabilité Élargie des Producteurs SARL : Société à Responsabilité Limitée SAS : Société par Actions Simplifiée SCA : Société Coopérative Agricole SCIC : Société Coopérative d’Intérêt Collectif SEM : Société d’Économie Mixte SEMOP : Société d’Économie Mixte à Opération Unique SICA : Société d’Intérêt Collectif Agricole SPAn : Sous-Produits Animaux SPL : Société Publique Locale TEP : Tonne Équivalent Pétrole TGAP : Taxe Générale sur les Activités Polluantes TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée TWh : TeraWattheure UVE : Unité de Valorisation Énergétique